Recrudescence de la coqueluche : la HAS préconise la vaccination pour protéger les nourrissons

Ajoutée le 5 sept. 2024
Recrudescence de la coqueluche : la HAS préconise la vaccination pour protéger les nourrissons

Bien que l’incidence de la coqueluche ait considérablement diminué ces dernières années dans les pays ayant instauré la vaccination systématique chez les jeunes enfants, une forte augmentation du nombre de cas a été observée depuis le début de l’année 2024. 

La circulation de la bactérie Bordetella pertussis a été particulièrement intense au cours du premier semestre 2024, et cette tendance continue de s'aggraver ces dernières semaines. Face à cette situation alarmante, les autorités de santé ont publié un communiqué le 22 juillet 2024, rappelant l'importance d'une vigilance accrue et à la mise à jour des vaccins pour réduire le risque de formes graves de la maladie.

Qu’est-ce que la coqueluche ? 

La coqueluche est une infection respiratoire hautement contagieuse provoquée par la bactérie “Bordetella pertussis”. Elle se manifeste principalement par des quintes de toux sévères et prolongées. Cette maladie, qui se propage facilement, peut entraîner une personne infectée à contaminer jusqu'à quinze autres individus dans son entourage, soulignant ainsi l'importance cruciale de la prévention et de la vaccination

Transmission et propagation de la coqueluche

La coqueluche est une maladie extrêmement contagieuse, surpassant même la varicelle et la rougeole. Cette infection se diffuse principalement par voie aérienne, à travers des gouttelettes provenant de la toux, ou des postillons de personnes infectées. 

Dans les zones où la couverture vaccinale des enfants n’est pas suffisante, la transmission se fait parmi les enfants. Les nourrissons, encore trop jeunes pour être vaccinés, sont avec les personnes âgées et les personnes souffrant d’immunodépression les plus touchés par les formes graves, les hospitalisations et les décès. 

Symptômes et phases de la coqueluche

La coqueluche évolue en trois phases distinctes, chacune marquée par des symptômes spécifiques :

  • Phase d’incubation : cette première phase, silencieuse, ne présente aucun symptôme visible. Elle est suivie d'une période d'écoulement nasal qui peut durer environ quinze jours, souvent accompagnée de légers signes de rhume.

  • Phase paroxystique : caractérisée par une toux intense et persistante qui dure plus de sept jours, cette phase est la plus reconnaissable. Les quintes de toux violentes sont parfois suivies de vomissements et d'une reprise respiratoire difficile. Bien que la fièvre puisse être absente, les nourrissons sont particulièrement à risque de formes graves, avec des apnées fréquentes et un ralentissement du rythme cardiaque, ce qui nécessite une surveillance médicale accrue.

  • Phase de convalescence : cette dernière phase, qui marque la fin de la maladie, peut s'étendre sur plusieurs semaines. La toux s'atténue progressivement, mais la récupération complète peut prendre du temps.

Diagnostic précis et options de traitement pour la coqueluche

Étant donné que les symptômes de la coqueluche peuvent varier en fonction de l'état immunitaire de chaque individu, un diagnostic biologique est essentiel en cas de suspicion. Une fois l'infection confirmée, un traitement antibiotique est prescrit pour réduire la contagiosité et atténuer les symptômes. Ce traitement est crucial pour limiter la propagation de la maladie, surtout chez les personnes vulnérables comme les nourrissons et les personnes âgées.  

Quelles sont les recommandations vaccinales de la Haute Autorité de la Santé ? 

Lorsqu’il s’agit d’un cas de coqueluche avéré, certaines situations nécessitent une attention médicale immédiate. Certains symptômes (quinte de toux, changement de couleurs des doigts ou de la bouche, interruption de la respiration, malaise) peuvent indiquer une forme grave de la coqueluche, particulièrement dangereuse pour les jeunes enfants et les nourrissons. 

Importance de la vaccination selon la HAS

La Haute Autorité de Santé (HAS) souligne que la vaccination chez la femme enceinte est le moyen le plus efficace pour protéger les nouveau-nés et les nourrissons contre la coqueluche, avant qu'ils ne soient eux-mêmes éligibles à la vaccination. Cette protection précoce est essentielle pour réduire le risque d'infection grave chez les plus jeunes, en particulier durant les premiers mois de vie, une période où le système immunitaire est encore en développement. 

Vaccination des femmes enceintes et stratégie de cocooning

Les recommandations vaccinales de la HAS préconisent la vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche dès le deuxième trimestre de grossesse, et idéalement au plus tard un mois avant l'accouchement. Cette vaccination permet le transfert transplacentaire des anticorps maternels, offrant une protection directe au nouveau-né. Dans de nombreux pays, cette stratégie a permis de réduire de 90% le nombre de formes sévères de coqueluche et de décès chez les nourrissons.


Face à l'actuelle recrudescence épidémique, la HAS recommande également un calendrier vaccinal à jour pour tous les proches en contact direct avec un nouveau-né ou un nourrisson de moins de 6 mois. Si une personne n'a pas été vaccinée contre la coqueluche au cours des cinq dernières années, un rappel est fortement conseillé pour assurer une protection optimale au sein de l'entourage du nourrisson.

Dr Xavier MOSNIER-THOUMAS
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